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Le coin du véto

 

Dois-je faire vacciner mon chien de chasse ?

En matière de protection, le chien de chasse a des besoins plus étendus que d’autres congénères qui n’arpentent pas la campagne et les contrées sauvages avec autant d’assiduité.

 

La plupart des vétérinaires recommande une vaccination qui couvre le chien contre les maladies canines les plus communes, à savoir l’association « CHPP » (Carré, Hépatite, Parvovirose, Parainfluenza), à laquelle est ajoutée la Leptospirose. La vaccination contre la leptospirose est en effet importante, car cette maladie constitue un risque réel pour le chien de chasse qui court dans la nature. Pour les chiens qui vivent en communauté, dans des chenils, la vaccination contre la « toux de chenil » est recommandée. La toux de chenil (ou trachéo-bronchite infectieuse) est une maladie des voies respiratoires du chiot et du chien, atteignant principalement les animaux vivant en collectivité (élevages, refuges…). Elle est due à plusieurs agents: bactéries et virus associés. Les rappels de ces vaccins sont annuels. Et la rage ? La vaccination contre la rage n’est pas obligatoire en France (sauf certains cas particuliers). Elle l’est dans d’autres pays d’Europe. Si vous allez chasser à l’étranger avec votre chien, ne vous y prenez pas au dernier moment pour la vaccination antirabique. Et n’oublions pas les cas de rage « importée » qui ont pu considérablement handicaper les chasseurs français ces dernières années. A noter que l’ajout d’une valence rage dans un programme de vaccination représente un surcoût d’environ 5€.

 

Les soins avant l’ouverture

Remise en forme Votre chien ne peut pas être en forme le jour de l’ouverture s’il n’a pas suivi un entraînement préalable, surtout lorsque les mois précédant la saison de chasse ont été sédentaires. Une remise en forme (marche, course) est indispensable, accompagnée d’un régime alimentaire si votre chien a pris beaucoup de poids.

 

Commencer cette remise en forme au moins 3-4 semaines avant l’ouverture.

L’entraînement doit être progressif : commencer par ¼ d’heure-20mn de marche et de course par jour, pour aboutir à 1heure par jour. Visite vétérinaire La visite juste avant l’ouverture n’est pas nécessaire si vous adoptez le principe d’une visite annuelle, non seulement pour les vaccins mais pour les différents conseils qui vous seront alors prodigués. Exception : si vous êtes inquiet sur l’état de santé de votre chien (prise de poids très importante, âge avancé, affection récente, …). Un test à l’effort peut alors être réalisé. Vermifugation Le chien de chasse est particulièrement exposé à toutes sortes de parasites internes. Attention ! L’auto-médication pour la vermifugation peut ne pas être suffisamment efficace sur un chien de chasse. Beaucoup de produits sont anciens, en outre ils ne sont pas efficaces contre les « vers plats » comme celui de l’échinococcose. Les produits efficaces sont délivrables sur ordonnance. Une vermifugation 2 fois par an est un minimum. Sur les chiens de chasse qui sortent beaucoup, passer à 4 fois par an. Dans des zones où l’échinococcose est avérée et si votre chien est en contact avec des enfants en bas âge, la vermifugation mensuelle est recommandée (l’échinococcose est transmissible à l’homme et peut être grave). Parasites externes : Quasiment aucun produit n’empêche réellement les tiques de se fixer sur les chiens. Certains sont répulsifs par leur odeur, mais cette dernière gêne aussi le chien en perturbant son odorat ! Vis-à-vis des tiques, il est donc préférable d’inspecter et de traiter après la chasse. Une protection de fond systématique contre les autres parasites externes (puces, aoûtats, …) peut être assurée par un collier ou application de « pipette » de produit antiparasitaire. Les coussinets des pattes : ils se préparent aussi pour la chasse ! Après le repos estival, les coussinets des pattes de votre compagnon peuvent être plus fragiles. Il peut être utile de les préparer en leur appliquant, 3-4 semaines à l’avance, un produit approprié (à base de formol). Demandez-le à votre vétérinaire.

Les risques en action de chasse

 

C’est le jour J de l’ouverture ! Et le grand départ pour une belle saison de chasse. Soyez attentif aux conditions météorologiques : un effort physique n’a pas les mêmes conséquences pour votre chien selon la température extérieure. Attention aux premières semaines de chasse qui sont de plus en plus chaudes dans bien des régions. « Qui veut aller loin … ménage sa monture ! ».

Le coup de chaleur : il n’y a rien de pire que de faire rentrer et stationner son chien dans un endroit clos (comme une voiture, même avec fenêtre entr’ouverte) juste après la chasse, alors qu’il est encore haletant et qu’il n’a pas eu le temps de baisser en température. Dans nos contrées tempérées, c’est essentiellement dans ces conditions que peut survenir le coup de chaleur (halètement « désespéré », langue qui vire au bleu, ….). Il peut également arriver en action de chasse dans des régions du Sud, lors de très fortes chaleurs. L’abreuvement et la mise au calme, à l’ombre et à l’air sont alors indispensables. Piqûres, morsures : votre compagnon risque de faire de mauvaises rencontres au cours de sa journée de chasse : vipère, abeilles, guêpes, frelons, …

 

Comment s’en apercevoir ? Que faire ?

    • Un chien mordu par une vipère s’arrête en général de chasser et va retrouver son maître, tout penaud. Il est abattu. Les morsures interviennent à 60% au museau et à 40% aux pattes. Mais il est très difficile de repérer une trace de morsure de vipère. En conséquence, l’essentiel est d’observer son chien durant 15-20mn. Si son état ne s’améliore pas, il ne s’agit pas « d’un coup de barre » et il faut agir ! Si possible rafraîchir le chien dont la course a accéléré la circulation sanguine (ce qui favorise la propagation du venin), en le baignant. Inutile d’avoir recours à l’aspi-venin qui sera sans effet sur une peau couverte de poils. La seule solution est d’emporter votre chien sans plus attendre chez le vétérinaire le plus proche.

  • Une piqûre d’abeille, guêpe ou frelon n’a en général pas de conséquence, sauf dans la gueule ou s’il s’agit de multiples piqûres. Si le chien réagit mal, les conseils sont les mêmes que pour la vipère.

  • Les chenilles processionnaires : elles sont urticantes. Si le chien les lèche (ou lèche leur support) par inadvertance, il a alors la gueule enflammée et cela peut motiver une consultation si le phénomène perdure.

 

Soin des plaies : ayez toujours dans votre voiture une trousse de secours qui contienne :

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      Une poche de sérum physiologique

    • Un flacon de Bétadine

    • Une bande Velpeau propre (auto-adhésive)

    • Une boîte de compresses

 

Pour nettoyer la plaie :

    • Nettoyer à l’eau propre ou au sérum physiologique

    • Laver à la Bétadine. Si la plaie est profonde, vous pouvez en laver l’intérieur avec de la bétadine diluée à 10% dans du sérum physiologique.

    • Rincer au sérum physiologique.

 

Si la plaie saigne beaucoup et sans arrêt, il s’agit d’une plaie perforante ou d’une blessure vasculaire. Il faut alors faire un pansement compressif, sans attendre d’être chez le vétérinaire.

Urgence vétérinaire Si une blessure ou un accident grave nécessite des soins importants et urgents, ne filez pas chez le vétérinaire sans l’appeler au préalable ! Ayez toujours sur vous le numéro de téléphone du cabinet vétérinaire et appelez dès que possible pour prévenir de votre arrivée et décrire le problème. Plus la blessure est grave, plus tôt il faut prévenir ! C’est à cette seule condition que le vétérinaire pourra traiter au mieux l’urgence, quand vous arriverez.

 

Les soins au retour de chasse

Lorsque votre compagnon aura bu et mangé, inspection généralisée de l’animal !

  • Retirer les tiques

  • Retirer les corps étrangers (épines noires, épillets …). Bien inspecter les pattes, entre les coussinets.

  • Les graines de culture à gibier : beaucoup de ces graines sont susceptibles d’irriter fortement les yeux de votre chien s’il a traversé de telles parcelles. Cela peut provoquer des conjonctivites. Ne pas hésiter à laver les yeux à l’eau propre. Si cette irritation s’avère fréquente, il existe un gel préventif.

  • Et n’oubliez pas ! Le chien se nettoie autant que les bottes et le fusil !

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Quelques maladies à surveiller

La Maladie d’Aujeszky Cette maladie virale, qui touche les suidés, peut-être transmise aux chiens par les sangliers dans certains départements. C’est une maladie qui touche le système nerveux central. Chez ces animaux, la maladie évolue rapidement vers une encéphalite mortelle (en 48 heures), avec des démangeaisons très importantes au point d’inoculation du virus. Chez le chien c’est souvent la gueule, car il est essentiellement contaminé en mangeant des abats contaminés ou en mordant un sanglier excréteur. Les démangeaisons provoquent un prurit automutilant caractéristique. On appelle aussi la maladie d’Aujeszky la « pseudo-rage » à cause de ces symptômes nerveux. La maladie est inapparente chez le sanglier. C’est donc souvent parce qu’un chien meurt d’Aujeszky que l’on s’aperçoit de la présence de la maladie dans un département. Nos chiens servent en quelque sorte de sentinelles … victimes …

A noter que la maladie n’est pas contagieuse entre chiens. Par ailleurs, ce n’est pas une zoonose (pas de transmission à l’homme). La France étant désormais indemne de maladie d’Aujeszky en élevage porcin, elle a supprimé tout vaccin contre cette maladie sur le territoire national. Il n’est donc plus possible de faire vacciner son chien contre Aujeszky. Dans les régions où la maladie d’Aujeszky est avérée chez le sanglier, les mesures de précaution sont donc importantes, car elles demeurent les seuls moyens de « protection » pour nos chiens de chasse

  • Ne pas donner de produits crus de sanglier aux chiens (pas même les abats car les poumons, notamment, sont contaminés)

  • Le virus n’est pas détruit à la congélation. Ainsi, la seule façon de réduire le risque de contamination par la viande de sanglier est de la faire bien cuire.

  • Désinfecter dès que possible les plaies de chasse

  • Ne pas dresser des chiens trop « mordants », … autant que possible

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La leptospirose Cette maladie est due à une bactérie Leptospira qui est excrétée dans les urines de rongeurs (ragondins, rats musqués, rats d’égouts, campagnols, etc …).

Ces bactéries pénètrent chez les animaux et l’homme au travers des muqueuses (nez, bouche, yeux) et de la peau, au niveau d’écorchures ou de blessures cutanées, soit par contacts directs avec les urines de rongeurs, soit dans les eaux stagnantes où les leptospires survivent. Le chien est très sensible à la leptospirose et peut développer rapidement la maladie (atteinte sévère du foie et des reins), souvent mortelle. Les signes cliniques sont : vomissements, diarrhée, fièvre, ictère (jaunisse). Mais il existe aussi des formes plus chroniques avec des manifestations variées comme des anomalies de la reproduction, des troubles respiratoires ou des troubles de la coagulation. Prise à temps, la maladie peut être traitée par antibiotiques. Par ailleurs, il existe un vaccin contre la leptospirose Attention : un chien atteint de leptospirose peut lui aussi excréter des leptospires dans les urines, qui peuvent devenir une source de contamination pour l’homme.

La Piroplasmose : une maladie transmise par les tiques La piroplasmose (ou babésiose) est une maladie très fréquente chez les animaux et en particulier chez le chien. Cette maladie est due à un parasite : Babesia Canis, inoculé par la tique lors de son repas sanguin Ce parasite détruit les globules rouges de l’animal lorsqu’il se propage dans le sang. Il en résulte une anémie (manque de globules rouges), et une intoxication du foie et des reins par les déchets issus des globules rouges détruits. Le chien est abattu, il refuse de se nourrir, vomit et présente une forte fièvre (souvent 40°C). Ses urines prennent une coloration anormale : orange, rouge, ou marron foncé. Mais même s’il manque seulement d’appétit dans les 4 à 8 jours qui suivent une sortie à la chasse et paraît mou, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire car les symptômes ne sont pas toujours faciles à déceler. En effet, c’est une maladie qui doit être traitée en urgence. Seul un vétérinaire peut faire un diagnostic de certitude : il prélève une goutte de sang et détecte la présence des parasites dans les globules rouges en examinant le sang au microscope. Il existe un traitement qui, s’il est mis en œuvre à temps, permet de soigner le chien. Mais cela peut entraîner des séquelles au niveau rénal et hépatique. L’évolution est mortelle si le chien n’est pas soigné rapidement. Il existe un vaccin qui protège contre la piroplasmose, mais il n’est pas efficace à 100%. Un chien atteint de piroplasmose n’est contagieux, ni pour les autres chiens, ni pour d’autres animaux, ni pour l’homme. La Leishmaniose : une maladie du Sud La Leishmaniose est une maladie parasitaire transmise par un moustique vecteur : le phlébotome. Le parasite en France est essentiellement Leishmania Infantum, dont le réservoir est le chien mais qui est également transmissible à l’homme (via les phlébotomes). Cette maladie est actuellement circonscrite à la région méditerranéenne, mais elle progresse vers le Nord du fait du réchauffement climatique qui permet l’extension de la distribution spatiale des vecteurs. Le risque de contamination dépend de la période d’activité des phlébotomes : essentiellement de mars à septembre (température supérieure à 19°/20°C) Le parasite est responsable chez le chien d’une maladie chronique, qui évolue sur plusieurs mois, voire des années, mais dont l’issue est le plus souvent fatale. Même sans symptômes, le chien reste réservoir du parasite, qui peut être contracté par un phlébotome pour contamination d’autres chiens. Les signes cliniques de la maladie sont très variables.

  • Fièvre et abattement

  • Signes cutanés : ils perdent leurs poils (en particulier autour des yeux puis des zones de frottement), des érosions cutanées apparaissent ensuite.

  • Phanères : leurs griffes deviennent très longues et cassantes

  • Amaigrissement jusqu’à la cachexie

  • Atteinte des organes (articulations, yeux, reins)

Il existe un traitement, qui permet la régression des symptômes mais ne guérit pas totalement. Ce traitement doit être poursuivi à vie. Un vaccin est en cours de mise au point, mais sa date d’autorisation n’est pas connue

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